Sport et développement durable : peut-on vraiment être éco-responsable ?
À moins d'un an des Jeux Olympiques 2024 à Paris, l'ampleur de cet événement mondial soulève des préoccupations quant à son impact environnemental colossal. 🤯
Alors que des milliards de téléspectateurs et des milliers d'athlètes se préparent à célébrer la compétition, il est devenu normal de se demander si ce type de manifestation peut véritablement être éco-responsable.
Entre les polémiques soulignant l'impact environnemental de nombreuses compétitions sportives et les efforts de certains pour en faire une marque de fabrique, peut-on vraiment parler de compétitions sportives éco-responsables ?
C’est ce que nous allons voir dans cet article. Empreinte carbone, initiatives, quel rôle peut jouer le sport face à l'urgence climatique ?
Allez, c’est parti !
L'empreinte carbone des manifestations sportives : un défi environnemental
Qu’on le veuille ou non, les manifestations sportives ont un impact significatif sur l'environnement. Elles génèrent de grandes quantités d'émissions de gaz à effet de serre, mais également de déchets et de pollution sonore.
Même des événements sportifs emblématiques tels que le Tour de France, qui peuvent sembler anodins du point de vue environnemental, sont loin d'être exempts d'effets négatifs. Selon l'Organisation du Tour de France, il générerait une impressionnante quantité de plus de 216 338 tonnes de carbone, soulignant l'ampleur de son impact environnemental.
Autre exemple, d’après Greenly, une société spécialisée dans l'évaluation de l'empreinte carbone des grands événements, le Mondial de football au Qatar aurait généré environ 6 millions de tonnes de CO2.
Mais alors pourquoi ces événements sportifs émettent autant de CO2 ? C’est ce que nous allons voir dès maintenant. 👇
Analyse des impacts sur l'environnement
Comme l’indique M. Besson dans la vidéo précédente, nombreux sont les facteurs ayant des impacts sur l’environnement.
Concentrons-nous sur ces facteurs :
La consommation d'énergie
Comment parler d’impact sur l’environnement sans parler de la consommation d'énergie de ces compétitions sportives ?
En effet, elles nécessitent souvent d’installations éclairées, climatisées, d’équipements électriques pour la diffusion en direct, de systèmes de sonorisation, etc.
Seulement tous ces éléments entraînent une consommation d'énergie importante, qui provient souvent de sources non-renouvelables, contribuant ainsi aux émissions de gaz à effet de serre.
À titre d’exemple, pour éclairer le stade de France un seul soir de match, il faudrait environ 100 000 kWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation de près de 20 ménages pendant 1 an. 😱
Un match au Stade de France consomme environ 100 000 kWh d’électricité
La mobilité et les transports
Concernant les déplacements des athlètes, des officiels, des supporters et des médias vers les sites des compétitions, ils sont responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre. ✈️
On comprend dans ces déplacements : le transport aérien, routier, ferroviaire ainsi que les embouteillages provoqués par ces événements qui entraînent une augmentation de la pollution atmosphérique. 🛣
D’après un article du site Ecolosport, les déplacements liés à la Coupe du Monde de Rugby représenteraient une part importante de ses émissions de CO2, soit environ 73,3 %. Cela équivaudrait à une quantité massive de 465 000 tonnes de CO2 générées uniquement à cause des déplacements effectués lors de l'événement.
La gestion des déchets
Concernant la gestion des déchets, les grands événements sportifs génèrent souvent une quantité considérable de déchets. Parmi ces déchets, on retrouve notamment les emballages alimentaires, gobelets, bouteilles en plastique et des équipements obsolètes. 🚮
Mais ce n’est pas tout, il y a également tout le marketing qu’il y a autour comme les goodies.
Si l’on peut citer un exemple flagrant, c’est bien entendu le Tour de France avec ses 10 millions de goodies pour l’édition 2023 qui sont en général jetés dans la nature sans que personne ne se soucie de savoir où ils sont tombés.
La consommation d'eau
Les compétitions sportives peuvent entraîner une forte demande en eau pour l'arrosage des terrains, l'approvisionnement des athlètes et des spectateurs, ainsi que pour les installations sanitaires temporaires. 💧
Cela peut exercer une pression supplémentaire sur les ressources en eau, en particulier dans les zones déjà confrontées à des problèmes de pénurie d'eau. Si nous prenons l’exemple des JO de 2016 à Rio de Janeiro, 8 millions de mètres cubes d’eau ont été utilisés.
La dégradation des espaces naturels
Ces grands événements sportifs peuvent également entraîner la destruction ou la détérioration d'espaces naturels notamment lors de la construction des infrastructures (stades ou les parcours). 🏔
Il existe un exemple bien connu de cette problématique : celui des Jeux olympiques de Sotchi en 2014. La construction des installations a eu un impact négatif important sur les environnements naturels de la région. Selon Seuren Gazaryan, un zoologiste et membre du groupe de surveillance environnementale du Caucase Nord, cet événement a eu des conséquences néfastes sur la biodiversité locale et la santé des écosystèmes :
“Des parties entières du parc national ont été entièrement détruites, alors que c’était l’une des régions les plus riches en termes de vie animale. Les infrastructures coupent les routes migratoires des animaux. On trouve désormais des décharges en plein air, illégales la plupart du temps, où sont abandonnés les matériaux de construction, des polluants, etc”
Comment peut-on réduire ces impacts sur l’environnement ?
Pour réduire l'impact environnemental des manifestations sportives, il existe un certain nombre de mesures qui peuvent être prises, par exemple :
🚆 Privilégier l’utilisation de transports écologiques. Les compétitions sportives pourraient dans un premier temps encourager l'utilisation de transports plus respectueux de l'environnement, tels que les trains, les bus ou les transports en commun, pour les déplacements des participants, des spectateurs et du personnel.
N’en déplaise à Christophe Galtier et Kylian Mbappé, c’est de cette manière que l'on peut limiter les émissions de gaz à effet de serre associées aux déplacements.
☀️ Opter pour les énergies renouvelables.
Pour faire baisser leurs émissions de GES, les manifestations sportives pourraient utiliser l'énergie solaire ou éolienne, pour alimenter les infrastructures.
C’est ce qui a été mis en place par l’organisation lors des Jeux olympiques de Vancouver en 2010.
♻️ Mieux gérer les déchets.
Pour réduire son empreinte écologique, les compétitions sportives peuvent mettre en place des systèmes de tri sélectif et de recyclage pour réduire le gaspillage alimentaire et gérer efficacement les déchets générés pendant les événements sportifs.
Par exemple, ces compétitions sportives pourraient remplacer leurs bouteilles d’eau en plastique par des gourdes réutilisables. (D’ailleurs, si vous êtes organisateur d'événement, The Good Fab la marque soeur de Zeste propose des cadeaux d’affaires responsables.)
Les gourdes en inox 100% made in France de Zeste
🪴Compenser les émissions de carbone.
Pour compenser leurs émissions de carbone, les compétitions sportives pourraient mettre en place des actions écologiques comme planter des arbres ou soutenir des projets de reboisement par exemple.
En instaurant ce type d’actions, elles contribueront à la préservation de la biodiversité tout en agissant contre le changement climatique.
D’ailleurs, c’est l’une des promesses des Jeux olympiques de Paris 2024 dont on parlera plus bas.
Aussi, la réduction des émissions de carbone peut passer par l'achat de vêtements de running made in France. Oui, fabriqué chez nous !
📢 Faire de la sensibilisation et de l'éducation.
Enfin, les manifestations sportives se doivent de sensibiliser : organisateurs, athlètes, sponsors et spectateurs sur les différents enjeux environnementaux liés aux événements sportifs.
En promouvant l'adoption de pratiques éco-responsables, cela peut entraîner un changement de comportement positif à grande échelle.
Mais attention de ne pas tomber dans ce que l’on appelle aujourd’hui : le sportwashing, qui consiste à utiliser le sport comme outil de propagande pour améliorer l'image d'un pays ou d'une organisation.
Focus sur les Jeux Olympiques 2024 à Paris
Attendus comme les premiers Jeux olympiques à être neutres en carbone, les Jeux olympiques de Paris 2024 ont pris un certain nombre de mesures visant à réduire leur impact environnemental.
Parmi ces mesures, on peut citer :
🚌 L'utilisation de transports en commun et de véhicules électriques pour les déplacements des participants et des spectateurs.
💡 La construction de bâtiments à basse consommation énergétique.
🪵 L'utilisation de matériaux durables pour la construction et la décoration des sites olympiques.
♻️ Le recyclage et le compostage des déchets.
📢 La promotion de la consommation responsable.
L’objectif du comité officiel des Jeux olympiques de Paris est de montrer que les événements sportifs de grande envergure peuvent être organisés de manière durable et responsable.
Mais alors concrètement ça donne quoi ?
Le stade de France sera alimenté en électricité 100% renouvelable.
Les sites olympiques seront construits en utilisant des matériaux durables, tels que le bois, le béton recyclé et l'acier recyclé.
Les transports publics seront gratuits pour les participants et les spectateurs pendant les Jeux.
Les spectateurs seront encouragés à venir à pied, à vélo ou en transports publics.
Les déchets seront triés et recyclés.
L'eau sera utilisée de manière économe.
Les repas seront préparés avec des produits locaux et de saison.
Mais alors mythe ou réalité ?
Il est encore trop tôt pour dire si les Jeux olympiques de Paris 2024 seront vraiment éco-responsables.
Cependant, les mesures prises par le Comité Officiel des Jeux olympiques montrent que les organisateurs sont déterminés à réduire l'impact environnemental des Jeux.
En effet, si l’on jette un coup d’oeil au graphique réalisé par Statista, entreprise de collecte et de diffusion de données et d'analyses sur la répartition des 1,58 million de tonnes de CO2 qu'émettront les Jeux olympiques de Paris en France en 2024, selon le poste, on constate que les déplacements des spectateurs sont aussi élevés que la construction des infrastructures.
Alors il est fort probable que malgré les actions mises en place le bilan carbone soit bien plus lourd que celui estimé aujourd’hui…
Mais le comité des Jeux olympiques n'est pas le seul à pouvoir mettre en place des actions pour réduire son impact, les spectateurs aussi ont leur rôle à jouer.
Globalement, on comprend que le sport est un secteur qui a un impact important sur l'environnement. Il peut être un puissant vecteur de mobilisation et d'action pour le climat. 🌍
Le sport à la capacité de fédérer les gens autour d'un objectif commun, alors pourquoi ne pas s'en servir pour défendre des causes encore plus grandes ?
Au fait, si vous cherchez à pratiquer une activité sportive tout en respectant votre environnement nous avons rédigé un article sur le sujet : “Pratiquer un sport éco responsable, c’est possible ?”
À très vite !